mercredi 27 mai 2015

Mad Max - Fury Road (2015)


Mad MaxFury Road est un film de George Miller avec Tom Hardy, Charlize Theron. 


Futur vague et post-apocalyptique.
Max est un ancien flic, rendu fou (suppose-t-on) par la profusion de morts qu'il a dû voir dans une guerre civile et nucléaire, qui a laissé le monde dévasté, un immense désert aride et brûlant où quelques cartels de mafieux se partagent le peu de richesses qu'il reste .
Immortan Joe règne sur une cité mécanique, retenant un lopin de végétation pour vendre de l'eau au plus offrant, et trayant des femmes pour du lait.
Il s'assure la fidélité de ses Warboys en leur promettant le Walhallha, faisant d'eux les victimes consentantes d'une violence permanente, fanatiques religieux donnant la mort et la recevant sans ciller.
Le Meunier vend les munitions dans son Moulin à Balles et le Man-Eater vend du pétrole.

Dans cet univers glauque, sale et mécanique, chaque ressource est précieuse et les humains vivent dans la misère, réduits à l'esclavage et à la dépendance. 

Max, fait prisonnier par les Warboys, se retrouve cantonné au rôle de bombonne de sang pour Nux, un jeune warboy ambitieux.

Mais c'est le moment que choisit Furiosa, l'Imperator , pour fuir la ville à bord de son camion de guerre, non pour ravitailler le pétrole comme prévu, mais pour soustraire à la folie de Joe ses jeunes "épouses", esclaves sexuelles reproductrices, pour lesquelles elle souhaite une vie meilleure.

Les Warboys se lancent à la poursuite du convoi, Max en proue de camion, attaché par perfusion à Nux.
Le road-movie commence, dans la poussière et le sang.


Mad Max : Fury Road est un blockbuster. Comme toutes ces productions tirées directement des années 80, on pouvait se demander : remake ? reload ? interprétation libre ? bouse de l'espace ? 
La profusion de ces remakes plus ou moins fidèles, des TMNT aux Transformers, de Blade Runner à Robocop, finit par inquiéter. Chaque fois, on y va avec, mêlés, l'envie et la certitude d'en prendre plein les yeux, et la peur glaçante de voir une soupe aseptisée, d'où on a arraché caractère et message au profit d'un esthétisme léché.

En ce qui concerne Mad Max, je ne saurais prétendre être une puriste.
Je les ai vus sur le tard, et le 1er opus m'avait surtout marquée par le brushing de Mel Gibson, collant assez peu à la teinte du film. Mais j'avais aimé le désespoir, la rage et la violence des univers.

Si je devais reprocher à Fury Road quelque chose, ce serait peut-être justement cette édulcoration. 
Road-movie jouissif, explosion d'effets spéciaux, guitares saturées et cambouis, rien à dire sur l'esthétique.
J'ai aimé les personnages, j'ai aimé le rythme, c'est mené à la perfection.
Mais ce n'est pas assez punk. Max n'est pas assez fou. Le monde n'est pas assez laid, détruit, cassé, pourri, brûlé. C'est trop joli, trop chromé, ça brille malgré le sang et la poussière, et c'est dommage.
Je regrette la haine brute, la violence gratuite, le désespoir qui fait mal. On a perdu la brutalité du discours.
Un écueil que Robocop avait à mon sens réussi à éviter.

Conclusion : 7/10.
Un film impeccable et jubilatoire, qu'on regarde avec plaisir, mais sans frisson.
Un déroulement bien rythmé mais une fin attendue. On ne se sent guère embarqué dans ce convoi...
Dommage, on était très près d'un grand moment.