lundi 7 décembre 2015

Dr Frankenstein (Victor Frankenstein), 2015



Date de sortie (1h50min
Réalisé par
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GenreFantastique , Aventure , Epouvante-horreur


Un scientifique fou essaie de créer la vie de façon artificielle à partir de cadavres réanimés par l'électricité, secondé par un assistant bossu, Igor.
Et c'est comme ça depuis le bouquin (1818) et le premier film (1910, quand même...)


Ca commence avec un "Vous connaissez l'histoire". Ah bah oui hein, du coup.
En ce moment, on n'est pas à un remake près. Alors que donne celui-ci ? 

La première surprise est le lieu. Frankenstein, comme son nom l'indique ou presque, est Suisse. L'histoire est en général placée dans les montagnes, dans un château flippant de la Forêt Noire (oui bon Suisse, Allemagne, c'est pareil non ? Chez Hollywood en tout cas, pas de problème).

Transférer Frankenstein dans une usine en pleine révolution industrielle Londonienne est un choix audacieux. Un choix esthétique intéressant si je veux être indulgente, un choix à la mode-par ici les pépéttes ! si je veux être dure. Depuis Sherlock Holmes et consorts, le steampunk est à la mode, tout le monde à Londres - et mettez des engrenages, les mecs ! Plein ! 

Moui bon bref. Frankenstein est jeune, beau (mais ne sent pas le sable chaud, plutôt le cadavre froid) et squatte une usine désaffectée en plein Londres. Un soir, alors qu'il parcourt les bas quartiers pour choper des bouts d'animaux morts, il fait la rencontre fortuite d'un jeune bossu sans nom, génie de la médecine mais souffre-douleur d'un cirque mal famé. Il récupère le sauvageon, bien plus pour profiter de son talent que par bonté d'âme.

Pourchassés par un inspecteur de Scotland Yard illuminé et rageux, ils finissent par faire leur Prométhée au fin fond de l'Ecosse. 

Ce film aurait à priori tout pour plaire, mais la sauce manque cruellement de matière, et ne prend pas. 

On patauge un peu, on sent la peur du PEGI 12 empêcher farouchement les auteurs de se lâcher. On reste dans un carcan consensuel quand on touche pourtant à l'un des plus gros tabous de l'humanité : réveiller les morts ! 

James McAvoy est juste dans sa folie enthousiaste. Il entre à la perfection dans son personnage torturé, changeant, obsessionnel. Daniel Radcliffe, en chien fidèle, perdu dans un monde qu'il découvre à peine et dévoré par la peur et la reconnaissance, est également dans les clous. Ils sont irréprochables. 

 Ca attaque fort, par l'opération à vif du malheureux bossu, on se dit ha ben cool ça va saigner un peu. Puis... non. Le singe Gordon, premier essai raté de Prométhée, n'est pas assez sale, pas assez violent, pas assez flippant. Les rares scènes violentes sont très courtes, on ne peut absolument pas parler ici de film d'horreur, mais simplement de fantastique light. 

Certains vides sont insupportables : comment Frankenstein s'est-il procuré les morceaux de Prométhée ? Toute la fabrication du personnage, qui devraient pourtant être au coeur du film, est floutée dans une superbe ellipse temporelle. Pourquoi ? Par peur du gore ? Du malsain ? 
Mais purée de purée, quand on fait ce genre de film, on DOIT être gore et malsain. On veut voir ouvrir les tombes à la lanterne, cambrioler les hôpitaux, soudoyer des croque-morts dégueulasses.
C'est l'âme même de ce sujet, on l'attendait le coeur battant, et puis rien... 

La fin est une déception.
Prométhée lui-même est un peu trop lisse, trop mou, on le voit 5 minutes et c'est plié.
On élimine tellement vite tous les problèmes, on sent un énorme rush vers le happy end pour qu'on ne puisse surtout pas avoir le temps de se sentir trop mal à l'aise après le massacre complet des figurants et de l'inspecteur susdit. (bien fait pour sa pomme, au passage). 

D'ailleurs, ce personnage est pour moi un mystére. 
Malgré son potentiel extraordinaire (un fou de Dieu contre les impies ! Une chasse aux sorcières en plein Londres !), il est lui aussi survolé. J'ai eu l'impression qu'il n'existait que pour justifier un contexte : Vous voyez, les enfants, le monsieur il est pas content que Frankenstein veuille réveiller les morts car à l'époque on rigolait pas avec ça, ni avec Dieu, m'voyez.

Alors que je m'attendais à une réelle montée en puissance de sa folie furieuse et à une confrontation finale ultraviolente et mystique, je suis encore une fois restée sur ma faim. 

Vous allez encore me dire que je dis ça à toutes mes chroniques, mais merde, il s'en est fallu de peu pour qu'on ait vraiment un beau film... Un cas typique des années 2000 : à vouloir plaire à tout le monde on finit par faire du fadasse. Quel dommage, mais quel dommage !


Note finale : 5/10

Une jolie brochette d'acteur connus et talentueux, des décors chiadés, des méchants chic et choc, que fallait-il de plus pour faire de ce Frankenstein un charmant renouveau du classique ?
Un peu d'audace, peut-être...
D'une histoire qui devrait faire frissonner jusqu'au fond de votre âme, Paul McGuigan signe un film sympa, mais sans surprise. 

Sharktopus Vs. (2015)



Date de sortie2 juin 2015 en DVD (1h28min
Réalisé par
Avec
Après la découverte de l’ADN d’un ptérodactyle, le Dr Rico Symes combine ce dernier à celui d’un barracuda, créant ainsi un monstre capable de terroriser terre, mer et air. Il perd le contrôle de sa créature et ne trouve qu’une solution ultime : lui opposer le nouveau Sharktopus. Un combat titanesque s’engage.


Pour commencer cette petite chronique, il faut se remettre dans le contexte des films Asylum.
On prend n'importe quel animal dangereux (ou même pas dangereux en fait hein... ). On le rend géant.
Déjà, on a Mega Shark, Giant Octopus, Mega Python, Super Gator, et j'en passe.
Après, il est de bon ton d'hybrider les machins. Votre imagination ne doit pas avoir de limite : Pirhanaconda, Sharktopus, Dino Croc...
Vous pouvez ajouter des outsiders mécaniques (Mecha Shark, si, si) ou simplement totalement improbables (Sand Shark, Snow Shark, Sharknado. Si si. Bis).

Après, vous les mettez dans un petit chapeau, vous en tirez 2 et vous faites les "versus".
Parfois c'est vraiment un versus, parfois même pas, on n'est pas à ça près.

Vous vous dites, mince, c'est joli tout ça mais on n'a toujours pas de scénario.
Et  bien moi je vous réponds, sans pression : quelle importance ?
Ajoutez vite une multinationale véreuse/un dictateur fou/un scientifique assoiffé de reconnaissance/aucune mention inutile.
Touillez, ajoutez deux-trois hectolitres de faux sang en 3D, et vous gagnez une partie gratuite.


Que dire donc de ce nouvel opus ? Un scientifique assoiffé de reconnaissance se fait hacker par un vilain (ah oui, j'avais oublier les hackeurs à la solde des dictateurs fous, ici, un russe, quelle surprise), ce qui fait que son Pteracuda ne fonctionne plus et décapite dans la joie les touristes idiots de Hawaii. Une gentille biologiste naïve mais résolue (j'avais oublié la caution féminine de ces films : couillue mais jolie, virile mais avec des failles quand même faut pas déconner) essaie d'apprivoiser Sharktopus. Sans trop de succès, du coup, bain de sang. Mince alors.

Un scénario parfaitement bâclé, des personnages caricaturaux et inconsistants au possible, des moments "comiques" superbement inutile : un nanar mené de main de maître, à aucun moment ce n'est original, novateur ou simplement bon.

On notera l'insistance des casteurs de ce genre de bouse à trouver des homonymes inconnus : ici, Robert Carradine.
On a toujours l'impression de trouver le cousin raté de la famille, celui qui ne fait que ce genre de film.

Il m'est toujours difficile de noter ces films, que j'adore honteusement comme un amateur de grands vins siroterait un Panach en cachette.
Mais quand même, qu'est-ce qu'on rigole, et qu'est-ce que c'est bon.

Note finale catégorie Nanar : 6/10
Si vous aimez les vraies histoires structurées, les personnages travaillés et intelligents, voire le cinéma en général, vous pouvez passer votre chemin sur l'intégralité de ces franchises.
Si, comme moi, vous aimez les poulpes, le popcorn et les mauvais acteurs, c'est Noël. 
Sharktopus VS Pteracuda n'est pas le plus drôle de la série, mais un bon point pour la continuité dans la nullité.
Avec amour.