jeudi 15 mai 2014

Dragon Ball Evolution (2009)






Les fans de Dragon Ball auront sans doute déjà vu la ravissante adaptation-sans licence- thaïlandaise des années 90, et souri devant ses effets cheap, ses costumes kitsch, ses persos habillés de satin brillant. Auront-ils aimé, ou hurlé à la mort devant tant de paillettes ?
Ca se discute.
Mais ce film un peu pauvre, gentiment naze, au délicates senteurs de plastique et d'encens bon marché, se révèle être un chef-d'oeuvre de sincérité et de fidélité à l'oeuvre originale, quand on compare au désastreux "Dragon Ball Evolution" de James Wong.

Dès la première scène, on est mortifié. L'enfant-singe goinfre et naïf est transformé en pseudo Peter Parker, ado complexé (?) gentiment brutalisé par les branleurs à grosses voitures clinquantes (??) de son lycée (???).
Heureusement, la gentille ChiChi, gosse de riche (?) habillée à la dernière mode de HongKong, l'invite à une super teuf (??) dans son magnifique manoir hollywoodien avec piscine (???).
On sait déjà, après les 5 premières minutes, qu'on va souffrir. On imagine pas à quel point.


Petit inventaire d'une catastrophe annoncée :

-Un Son Goku parfaitement insipide, dont le jeu le plus intense consiste en un froncement de sourcils permanent.
-Une Bulma aux allures de putes cheap, vaguement inspirée de Tank Girl, à laquelle on a quand même ajouté une ridicule extension de cheveux bleus (Claire's, 5,80$) pour plaire aux fans (raté).
-Une ChiChi aux gros nichons, dont le seul rôle est de faire "hihihi" avec un air qui rappelle une parodie de Mozinor.
-Un Tortue Géniale qui a perdu 120 ans, son nom, sa barbe, sa carapace, son île et sa personnalité (il osera à peine toucher la cuisse-habillée-de Bulma...)
-Un Yamcha catcheur décoloré parfaitement stupide.
-Un Piccolo qui rappelle furieusement Fantomas, par son jeu d'acteur merveilleusement expressif.- "Je vais détruire le monde, ha, ha, ha." - flanqué d'une assistante sexy-vinyle qui n'est là que pour s'agiter vainement dans tous les sens. On se rappelle avec émotion des méchants des Power Rangers, et on les regrette presque.
-Un KaméHaméHa lamentable, avec une position tecktonik ridicule.
-Pas de dinosaures, pas de mutants-animaux, pas de Oolon, pas de Krilin.

Chaque personnage a ainsi été délicatement passé à la lessiveuse grand format, avec javel. A les voir tous dépossédés de leur look, de leur caractère et de leur nom, on se demande, désespéré, quand et comment va finir ce long clip façon Matrix cheap, saturé par des filtres vidéo tous plus laids les uns que les autres, et bourré d'effets spéciaux lamentables (monstres bien gluants, beaux éboulements de rochers en polystyrène, explosions "After Effects pour les Nuls", page 45). Le grand final achève l'histoire autant que notre moral, avec un méchant qui tombe très loin et les gentils qui font le voeu de ressuciter Tortue Géniale mort on ne sait même pas comment.

Nos oreilles finissent de fondre avec un générique J-pop agressif et toujours auréolé de flammes 3d hideuses. Si on a le courage de tenir quelques minutes, ou si l'on est trop scotché par le choc moral pour décoller son cul du siège, on peut assister à une scène post-générique qui enfonce encore le clou, si jamais c'était nécessaire, avec une geisha du pauvre soignant un Piccolo toujours en pâte d'amandes, qui regarde la caméra avec une non-expression censée dire "I'll be back". Là normalement, soit vous fondrez en larmes, soit vous éteindrez votre lecteur dvd en vous demandant ce qu'il reste de très fort dans votre mini-bar.


Note finale : 0/10
On en reste pantois, frémissant de perplexité rageuse.
La seule question qu'il nous reste est "Pourquoi ?"
Pourquoi avoir PAYE une licence, pour dégrader à ce point l'oeuvre originale ? Pourquoi avoir changé les personnages charismatiques en carpes béant devant une absence totale de scénario ?

Oublier cette horreur sera difficile, mais avec suffisamment de volonté et de vodka...
En ce qui me concerne, je n'avais pas ressenti de telle déception et colère depuis "Donjons et Dragons". Je sacrerais ces deux-là sur la même première marche du podium :
"Worst Movie Ever".
A bon entendeur.



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